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Les horaires rotatifs chez les policiers

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Information générale en SST

Il est reconnu que le travail sur horaires rotatifs entraîne des perturbations du sommeil et des rythmes diurnes (dits circadiens) qui altèrent le maintien de la vigilance en période de travail. La somnolence et les perturbations du sommeil associées au travail rotatif demeurent des facteurs importants contribuant aux troubles de vigilance et au risque accru d’accidents au travail. Cette situation a également des répercussions pour la santé physique et mentale des travailleurs. Afin d’étudier les troubles d’adaptation aux horaires rotatifs chez les policiers, la docteure Diane B. Boivin et son équipe de l’Université McGill ont mené une étude en étroite collaboration avec les services de police de la ville de Québec (SPVQ) et de Montréal (SPVM). Cette étude intitulée « Les horaires rotatifs chez les policiers : étude des approches préventives complémentaires de réduction de la fatigue » a été financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Pour le volet de cette recherche menée au SPVQ, un total de 12 policiers en auto­-patrouille ont travaillé sur un horaire innovateur de travail, éveil et sommeil. Des mesures ambulatoires de sommeil, de vigilance et d’adaptation de l’horloge circadienne ont été récoltées. Les résultats de ce groupe ont été comparés à ceux de 12 policiers travaillant sur leur horaire habituel de travail, lequel comprenait des quarts de travail de 8­-9 heures en rotation rapide jour, soir, nuit. Cette étude a montré des évidences d’une meilleure adaptation de l’horloge circadienne lors des quarts de nuit mais pas de différence significative dans les paramètres de sommeil et d’éveil entre les groupes. À la fin de l’étude, 60 % des policiers interrogés ont rapporté se sentir plus en forme, énergiques et de bonne humeur lors de leurs quarts de travail qu’à l’habitude. Par contre, la majorité a considéré l’horaire de recherche difficile à concilier avec leurs activités sociales et familiales. Cet aspect sera raffiné dans les phases ultérieures de cette recherche.

Les policiers étudiés au SPVM dans le cadre de cette recherche travaillaient sur un horaire en rotation composé de quarts de travail de 8­-9 heures de jour, soir ou nuit comprenant une succession de 7 quarts de nuit d’affilée suivis d’une semaine de congé. Les résultats de 8 policiers ayant participé à une intervention utilisant la luminothérapie et des lunettes orangées ont été comparés à ceux de 9 policiers ayant suivi le même protocole expérimental mais sans intervention. Les policiers ont été évalués pendant 48 heures en laboratoire de sommeil avant et après leur semaine de travail de nuit. Des mesures de sommeil, de vigilance et d’ajustement de l’oscillateur circadien ont été récoltées avant, pendant et après la semaine de travail de nuit. Un ajustement circadien plus rapide fut noté avec l’intervention. Par contre, la différence entre les groupes était plus faible qu’escomptée, ce qui s’explique par une exposition aux lampes de luminothérapie plus faible que prévue. Des performances psychomotrices plus stables au cours de la semaine de travail de nuit furent notées pour les policiers du groupe intervention comparativement à ceux du groupe contrôle.

Les données récoltées lors de cette recherche sont prometteuses. Nos efforts futurs consisteront à améliorer et combiner ces interventions afin d’en maximiser les bénéfices et les rendre satisfaisantes pour les travailleurs et leurs employeurs.