Chaque année, l’APSAM reçoit de nombreuses questions de la part de sa clientèle quant au lien entre l’utilisation des radars de contrôle routier et le cancer testiculaire. Qu’en est-il vraiment? Nabila Kadaoui MD, M.Sc., FRCPC., médecin-conseil en santé au travail de la Direction de santé publique du CISSS de la Montérégie-Centre, s’est penchée sur cette question. Voici ce qu’elle avait à nous dire sur le sujet :
Cette crainte est causée par la publication dans la revue American Journal of Industrial Medicine en 1993, de l’article de Davis et Mostofi qui rapportait des cas de cancer testiculaire chez des policiers. Cette étude contient plusieurs lacunes méthodologiques et ne s’appuie que sur le cas de six policiers. De plus, cette étude ne permet pas de faire un lien de cause à effet entre le radar de contrôle routier et le cancer testiculaire. D’ailleurs, aucune étude d’envergure n’a pu établir ce lien.
L’utilisation de radar de contrôle routier ne constitue pas un risque pour la santé des policiers. En effet, cet appareil émet beaucoup moins de rayonnement micro-ondes que plusieurs appareils domestiques utilisés quotidiennement par la population générale, y compris les enfants (par ex. : four à micro-ondes, téléphone cellulaire, moniteur de bébé). De plus, les études ayant évalué l’exposition d’agents de police aux rayonnements provenant de radars de contrôle routier affirment que les mesures les plus élevées sont inférieures à 1 % des normes de sécurité les plus conservatrices.
Oui, c’est pour ces raisons que cette tâche n’est pas considérée à risque pour la santé des travailleurs.
Oui, c’est rassurant. Les principaux organismes nationaux et internationaux (OMS, ANSES, INSPQ) considèrent qu’il n’existe pas de preuves convaincantes que l’exposition à des niveaux de radiofréquences respectant les normes internationales causerait le cancer ou toute autre atteinte à la santé. L’absence de preuves montrant des effets néfastes sur la santé, malgré un effort de recherche considérable, est rassurante (INSPQ).
L’OMS indique également sur son site Web que : « comme la puissance de sortie moyenne des radars de contrôle routier est très faible, de quelques milliwatts, ces appareils ne sont pas jugés dangereux pour la santé, même lorsqu'ils sont tenus à la main ».
En conclusion, il est clair que les policiers n’ont pas à craindre l’utilisation des radars de contrôle routier dans le cadre de leur travail. Nous vous conseillons malgré tout de respecter les recommandations du fabricant, comme tout bon équipement de travail.
Pour en savoir plus sur les différentes problématiques associées au métier, nous vous invitons à consulter notre page Policiers patrouilleurs.