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En moyenne, chaque année, dans le secteur municipal, 133 lésions sont attribuables aux chutes de hauteur. Les conséquences d’une chute de hauteur de plus de 3 mètres peuvent varier allant d’une bonne frousse, à des fractures multiples ou jusqu’au décès.

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La CNESST applique une politique de « tolérance 0 » à l’égard de certains dangers, et ce, pour l’ensemble des milieux de travail.
Les chutes de hauteur de plus de 3 mètres sont incluses dans cette politique de tolérance zéro, autant pour les chantiers de construction que les autres situations.

Hiérarchie des moyens de prévention

Lorsqu’il est question de protection contre les chutes de plus de 3 mètres, le réflexe premier est d’envisager d’emblée l’utilisation d’une protection individuelle soit, un équipement de retenue (harnais), un système de liaison et un point d’ancrage. Or, ce réflexe va à l’encontre de l’objectif de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) qui, par l’article 2, vise « l’élimination à la source même des dangers ». Donc, en matière de travail en hauteur, comme pour tous les autres risques, il impératif d’appliquer la hiérarchie des moyens de prévention, qui se présente comme suit :

  1. Éliminer la chute en modifiant la position du travailleur de sorte que le travail soit exécuté à partir du sol.
  2. Empêcher la chute en installant un garde-corps ou un système limitant les déplacements du travailleur de sorte qu’il cesse d’être exposé à la chute ou limiter la hauteur de la chute, en utilisant un moyen ou un équipement de protection collective tel un filet de sécurité.
  3. Arrêter la chute en fournissant un système antichute conforme et s’assurer que le travailleur le porte dans le cadre de son travail.

Afin d’obtenir davantage d’informations sur les moyens de prévention à mettre en place, en fonction de la hiérarchisation des mesures de prévention, consulter les sections suivantes.

1. Éliminer la chute : les moyens de prévention qui visent l’élimination à la source

La Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) impose, par l’article 2, « l’élimination à la source même des dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs ». Cela signifie qu’il faut en tout premier lieu, tenter d’éliminer le danger de chute de hauteur de plus de 3 mètres.

Afin de répondre à l’objectif ultime de la LSST et à la hiérarchie des moyens de prévention énoncée par les articles 33.2 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail et 2.9.1 du Code de sécurité pour les travaux de construction, il faut d’abord envisager des changements sur le plan de l’exécution des tâches ou de revoir la configuration des installations. Ainsi, la première étape est d’évaluer la possibilité de modifier la position du travailleur et prévoir, le plus possible, les opérations au niveau du sol.

Voici quelques exemples qui permettent l’élimination du risque de chute :

  • Déplacer au sol les opérations d’échantillonnage, de mesurage ou de prise de lecture
  • Modifier le procédé pour éliminer le transvasement en hauteur
  • Utiliser un système pour accrocher et décrocher une jardinière à partir du sol (ex. : une perche)
  • Descendre les systèmes de lumières au sol pour en faire leur remplacement ou faire pivoter un mât pour remplacer un accessoire
  • Déneiger les toits d’un bâtiment ou d’un véhicule à partir du sol, à l’aide d’un accessoire télescopique (râteau, grattoir, pelle télescopique ou station de déneigement pour les véhicules et remorques)
  • Installer les unités de ventilation ou de climatisation de manière à éliminer le risque de chute lorsque le travailleur réalise l’inspection ou l’entretien de ceux-ci (à plus de 2 mètres du bord du vide)
  • Installer des équipements sur une structure avec un rail permettant de les déplacer à plus de 2 m du bord du vide lorsque leur entretien est requis (ex. : pour les caméras sur le toit)
  • Prévoir, dès la conception d’un nouveau bâtiment, l’utilisation d’un escalier de service plutôt qu’une échelle fixe pour accéder à la mezzanine, à un étage supérieur ou bien au toit. Pour connaître les exigences de conception des escaliers de service, consulter l’article 22 du RSST.

Dans l’éventualité qu’aucune solution visant à éliminer le risque de chute ne soit possible, il sera nécessaire de passer à la seconde étape de la hiérarchie des moyens de prévention, soit celle d’envisager l’utilisation de moyens visant à empêcher ou limiter la chute.

2. Empêcher ou limiter la chute : les moyens de protection collective ou de limitation de déplacement

La Loi sur la santé et la sécurité du travail impose, par l’article 2, « l’élimination à la source même des dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs ». En suivant l’ordre de la hiérarchie des moyens de prévention, lorsqu’il est techniquement impossible d’éliminer le travail en hauteur (voir le point précédent), il faut empêcher la chute ou limiter la hauteur de chute. Par ordre de priorité, cela consiste à :

  • mettre en place un garde-corps permanent ou temporaire
  • installer une ligne d’avertissement
  • installer un système qui limite les déplacements du travailleur faisant en sorte qu’il cesse d’être exposé à une chute
  • utiliser un échafaudage
  • prévoir des surfaces de recueil pour limiter la hauteur de la chute (ex. : filet de sécurité)

3. Arrêter la chute : les moyens de protection individuelle

La Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) impose, par l’article 2, « l’élimination à la source même des dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs ». En suivant l’ordre de la hiérarchie des moyens de prévention, lorsqu’il est impossible d’éliminer le travail en hauteur, il faut empêcher la chute ou limiter la hauteur de chute et, en dernier recours, utiliser un moyen de protection individuelle. Ainsi, à cette étape-ci, le travailleur est protégé des conséquences d’une blessure grave si une chute de hauteur survient. Un tel système d’arrêt de chute est constitué de 3 éléments :

  • harnais de sécurité
  • système de liaison
  • système d’ancrage

Puisque l’utilisation d’un tel système permet à un travailleur de chuter, il est essentiel de s’assurer que le système d’arrêt de chute est bien conçu, utilisé, inspecté et entretenu. De plus, une procédure de sauvetage devra être élaborée puisqu’à cette étape-ci, la chute d’un travailleur est possible.

Pour élaborer votre procédure de sauvetage d’un travailleur qui aurait chuté, dans un délai maximal de 15 minutes, voici des documents de référence :

FAQ

Publications

Consulter toutes les publications relatives à ce sujet.

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