En pratique, avoir la possibilité de prendre des décisions concernant son travail (ex. : avoir une marge de manœuvre dans le choix des méthodes de travail, être impliqué lors de changements organisationnels), pouvoir faire preuve d’initiative ainsi que d’user de sa créativité sont des éléments qui influencent positivement l’autonomie en milieu de travail.
Une faible autonomie décisionnelle constitue un facteur de risque à la santé. Le risque d’éprouver de la détresse psychologique et de développer des problèmes de santé augmente d’ailleurs lorsque cette faible autonomie est combinée à une charge de travail élevée. Ce risque est également accru si la personne évolue dans un milieu de travail où le soutien social est faible. Pourtant, près d’un travailleur québécois sur deux rapportait en 2011 avoir une faible autonomie dans son travail (EQCOTESST). Les organisations se doivent donc d’adresser ce risque psychosocial considérant également que le niveau d’autonomie dans nos milieux de travail est, de manière générale, en baisse.
En contrepartie, une autonomie décisionnelle élevée a un effet protecteur pour la santé. Elle constitue un levier à la motivation et au bien-être au travail. Elle permet ainsi une plus grande satisfaction au travail, une meilleure santé, une performance accrue et une rétention significative du personnel.
Ressources pertinentes sur l’autonomie décisionnelle
- Autonomie décisionnelle (CNESST)
- Fiche 2-E : indicateur « Autonomie décisionnelle » (Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ))
Cette fiche définit l’autonomie décisionnelle et justifie l’importance de s’en préoccuper. Elle propose également des pratiques concrètes pour l’intégrer dans son milieu de travail. - Pratiques de gestion favorisant la santé mentale au travail : comment favoriser l'autonomie au travail (INSPQ)
- Contraintes organisationnelles de travail (Santé et Services sociaux Québec)
Différentes statistiques sur l’autonomie décisionnelle sont présentées par le biais de cette page Web. - Donnez de l’autonomie à vos salariés. In : Risques psychosociaux. 9 conseils pour agir au quotidien, page 12 (INRS)
Ce guide traite notamment des répercussions occasionnées par une faible autonomie décisionnelle et propose différentes pratiques à instaurer pour favoriser le sentiment de contrôle et d’accomplissement au travail. - L’organisation du travail à l’épreuve des risques psychosociaux (INRS)
Ce guide documente le modèle de Karasek, reconnu en matière de santé psychologique au travail, et offre un exemple de questionnaire qui permet de mesurer l’exposition à certains risques à la santé dont l’autonomie décisionnelle. - Le bien-être des employés est aussi bénéfique pour l’employeur (Radio-Canada)
Cet article, accompagné d’une entrevue audio, présente une avenue d’intervention afin d’aider le gestionnaire à favoriser le bien-être psychologique de ses employés. Cette stratégie s’appuie sur les 3 besoins psychologiques fondamentaux, dont l’autonomie et la compétence. Sur le même sujet, il est possible de lire Le lien entre la santé mentale et la satisfaction des besoins d’autonomie, de compétence et d’affiliation sociale (HEC Montréal) dont la référence se trouve à même cet article. - L'organisation du travail et la santé mentale des personnes engagées dans un travail émotionnellement exigeant (Vézina, M. et Saint-Arnaud, L. In : Travailler, no 25, 2011)
Le risque de développer une détresse psychologique ou des symptômes dépressifs chez les travailleurs qui effectuent un travail émotionnellement exigeant est tributaire de la latitude décisionnelle dont ils bénéficient.